Le Bharathanatyam
Danse classique de l'Inde du Sud
Cet art subtil se transmet de Maître à disciple.
Sa technique, très élaborée, demande de longues années d’apprentissage et exige vigueur, grâce, équilibre, souplesse, grande résistance physique et sens infaillible du rythme.
Les mouvements sont amples, précis, toujours symétriques et le vocabulaire technique comprend des frappes de pieds, des sauts, des fentes, des tours ainsi que des postures à l’équilibre délicat.
Art millénaire ayant fasciné les plus grands danseurs de l’Occident, de la Pavlova à Maurice Béjart, le BHARATA NATYAM trouve ses origines dans les Védas, textes sacrés de la tradition indienne.
Ses règles de base et sa structure ont été codifiées, au 1er siècle avant notre ère, dans un célèbre traité artistique, le NATYA SHASTRA, ouvrage savant qui est encore la référence aujourd’hui.
Il suffit en effet d’observer les milliers de sculptures qui ornent les temples de l’Inde méridionale pour constater la similitude des attitudes entre les danseuses de pierre et les danseuses d’aujourd’hui.
La musique du BHARATA NATYAM est de forme KARNATIQUE (musique classique traditionnelle de l’Inde du Sud).
Les compositions pour la danse exigent une grande habileté d’écriture, une haute technique musicale ainsi qu’une connaissance approfondie de la grammaire gestuelle;
de ce fait, seuls les plus grands compositeurs, réunissant ces qualités, sont parvenus à écrire pour le BHARATA NATYAM.
Ainsi, le spectateur non averti, assistant pour la première fois à un récital de BHARATA NATYAM, est subjugué tout à la fois par le chatoiement des costumes, le mystère des gestes, la beauté plastique des attitudes, la dynamique des rythmes,...
A côté de cette technique abstraite extrêmement savante, le BHARATA NATYAM fait une large part à l’aspect narratif par l’ABHINAYA qui utilise les expressions du visage et fait appel aux MUDRAS, gestes des mains très précis pouvant être imitatifs, évocatifs ou purement symboliques et qui permettent à la danseuse d’exprimer avec beaucoup de finesse le sens du poème sur lequel la danse est élaborée.
Les arts du spectacle (danse, musique, théâtre) sont considérés en Inde comme un moyen d’accès à la perception du divin; ils visent à ouvrir la voie vers la connaissance suprême par le chemin de l’émotion esthétique.
tandis que l’amateur éclairé, plus familier de la culture classique de l’Inde, pourra de surcroît apprécier la subtilité de l’interprétation des grands textes mythologiques sur lesquels se fondent les compositions chorégraphiques.